Charlotte porte un blouson Avoc, un polo BOSS Green x Mercedes Benz, un jean Off- White, et des bottes par Saint Laurent
Charlotte porte un blouson par Neith Nyer, hoodie par The Woods, pantalon par Gosha Rubchinskiy x adidas, bottes par Off-White.
Charlotte porte un blouson Neith Nyer, un hoodie The Woods, pantalon par Gosha Rubchinskiy x adidas, et des bottes Off-White.
Charlotte porte un polo KOCHÉ, un pantalon Off-White, et des baskets Nike.
Charlotte porte un sweatshirt Tommy Hilfiger, un jean AG, un foulard Lacoste, un bracelet Charlotte Chesnais, des chaussettes Fila, et des baskets Nike.
Charlotte porte une veste AVNIER x Umbro, un pantalon Off-White, et des baskets Nike.
Sebastian m’a apporté beaucoup de pudeur malgré toute l’impudeur que je balançais dans mes textes.
Quand j’ai perdu mon père à 19 ans, le côté musical s’est éteint. Je ne voulais plus écouter de musique, j’ai eu un rejet.
Pourquoi vous faites de la musique ?
J’en ai eu des souvenirs très vivants et très formateurs toute mon enfance. J’ai grandi avec la musique de mon père et ma mère. Mais j’ai écouté aussi Dylan, Elvis, les Beatles… Quand j’ai perdu mon père à 19 ans, le côté musical s’est éteint. Je ne voulais plus écouter de musique, j’ai eu un rejet. Dès que j’entrais dans un taxi, dans un magasin, il était à la radio. Il était omniprésent au moment de sa mort, partout. Il a fallu que je me barricade comme je pouvais car c’était vraiment un moment très douloureux. J’écoutais encore du classique mais je n’ai plus rien découvert. C’est grâce à Yvan que je me suis plongée dans la musique anglo-saxonne : Radiohead, Portishead… De 19 ans à 30 ans, je suis restée paresseuse à ce niveau. Puis avec Portishead, je me suis dit que peut-être je pourrais m’y remettre. Un autre déclic a été Madonna, elle s’est servie de ma voix dans un film que j’ai fait avec mon oncle (The Cement Garden). J’avais un petit monologue qu’elle a récupéré pour le mettre dans une de ses chansons (« What It Feels Like For A Girl »). Ça a été un déclencheur car ça n’avait rien à voir avec mes parents, c’était juste moi. J’ai trouvé ça hyper excitant. Je me suis dit que je pouvais à nouveau me mettre dans un univers musical et en faire quelque chose. À ce moment-là, je suis allée dans un concert de Radiohead et j’ai croisé les gens de Air. Ça a souvent été des rencontres accidentelles.
Vous avez eu un blanc musical après le décès de votre père. Comment on s’habitue au bruit qu’il a laissé derrière lui ?
Je ne me suis pas habituée. La chose que je faisais et Yvan le faisait pour moi quand il me sentait trop timide, c’est de changer les radios. Les gens pensaient que ça me faisait plaisir. C’est très étonnant. Il n’y a rien de plus douloureux que d’écouter la voix de quelqu’un qu’on vient de perdre car c’est tellement vivant. Je me souviens avoir entendu son répondeur se mettre en route alors qu’il était mort dans sa chambre… La voix est quelque chose de terrible quand on vit un deuil. Comme je ne l’ai pas affrontée, je n’ai fait que l’éviter. Ça a duré des années. Même devant mes enfants, je ne pouvais pas l’entendre. Du coup je voulais qu’ils le connaissent mais pas grâce à moi. Encore aujourd’hui ce n’est pas agréable. Pourtant c’est lui que j’aime par dessus tout en musique. C’est pour ça que de le retrouver dans mes albums sous la forme d’une atmosphère musicale pour moi c’est le plus beau témoignage.
Je n’arrivais pas à analyser les raisons qui obligeaient une actrice
à aller sur un plateau télé.
Au départ, j’acceptais qu’il y ait des références musicales à mon père mais pas dans les textes. Il n’y a rien qui soit à la hauteur de ce qu’il a fait.
ème
Tout tourne autour de ces collaborations : votre père, Air, Jarvis Cocker, Beck puis SebastiAn.
J’aime les échanges. Je suis une ancienne grande timide du coup je n’en ai pas assez profité. J’ai été connue très jeune et je me suis enfermée. Je n’avais pas d’amis, j’étais comme ça. Maintenant les collaborations sont très précieuses. J’apprends à connaître quelqu’un ce qui est très rare. La personnalité de Sebastian a beaucoup joué pour moi. C’est quelqu’un de drôle, de Slave aussi… Ça résonnait avec les racines de mon père. J’aime l’idée qu’on fasse un chemin l’un vers l’autre. Moi, j’étais très influencée par l’univers de Sebastian au moment où on faisait l’album. J’espère que lui aussi. Je pense qu’il est allé dans mon sens également.
Musicalement, vous ne souhaitez pas que tout vienne de vous… (elle coupe)
C’est vrai que là, j’ai eu une petite fierté à me dire que j’ai tout écrit. Dans l’album avec Air, j’avais écrit un titre. Dans l’album de Beck, j’avais faussement écrit un titre car j’avais piqué des bouts d’Apollinaire. Avec Sebastian, il n’était pas question qu’il écrive. Au départ, on s’est dit qu’on allait chercher un auteur. On était tous les deux en admiration pour Michel Houellebecq, on était très en accord pour lui demander. Finalement, on n’a pas osé. On a vécu avec l’idée que ce trio pourrait fonctionner. Quand j’ai compris que j’aurais peut-être une petite chance de m’exprimer, je suis allée dans cette direction sans être sûre de moi. Ma maison de disques me demandait si j’avais besoin de quelqu’un pour m’aider. J’ai rencontré des personnes qui étaient artistes elles-mêmes pour avancer là-dessus. Elles étaient supers mais dès qu’elles touchaient à ce que j’avais fait… Ça ne me plaisait plus. J’avais quand même une grande fierté à préférer mes maladresses. J’ai eu envie de signer l’album.
Vous sentiez dès le début de votre carrière que vous finiriez par remporter ce combat de l’écriture ?
Je faisais de la résistance dès le départ car j’étais vraiment pétrifiée. Déjà, je m’autorisais à remettre un pied dans la musique (en 2006 avec son album 5:55). C’était un gros challenge symbolique compliqué à assumer sans mon père. J’acceptais qu’il y ait des références musicales à lui mais pas dans les textes. Il n’y a rien qui soit à la hauteur de ce qu’il a fait. Après j’ai essayé d’écrire en anglais. Si j’avais fait ce que j’avais voulu j’aurais écrit un album en anglais, mais c’est sorti en français. Quelques chansons qu’on n’a pas mises sont en anglais. Je trouve que le français me rend très impudique. Je m’autorise cette impudeur car c’est ma langue, je ne fais pas semblant.
En chantant en français vous dévoilez votre intimité ?
Comme je ne me sens pas poète ou d’une dextérité particulière avec les mots, c’était évident qu’il fallait que je sois la plus intime possible. Ça devait devenir une vraie conversation personnelle. L’anglais apporte une distance et permet de faire rythmer un refrain. Les refrains en français me paraissent plus ridicules car d’un seul coup il faut accepter de manipuler les mots pour les faire sonner. Je n’en suis pas encore là avec le français. Sebastian m’a apporté beaucoup de pudeur malgré toute l’impudeur que je balançais dans mes textes.
Comment cela se passait quand vous vous trouviez devant votre feuille ? Ça vous faisait peur ?
Non mais j’étais tout le temps dans la provocation. Je me suis calmée sur certains textes mais je ne voulais pas être douce du tout. Ça m’amusait d’être un peu crue.
Vous êtes dans une quête de violence dans vos rôles au cinéma, vous ressentez la même chose dans la musique ?
Avec Sebastian oui…
Je trouve cet album moins violent que ceux avec Beck.
Avec Beck, je voulais toucher ce côté expérimental. On découvrait MIA…
C’est amusant car ça s’entend beaucoup, on a parfois l’impression qu’elle est en featuring avec vous.
J’étais à fond dedans. Je suis très influençable, si j’écoute un truc, je peux le reproduire. Quand j’ai fait l’album avec Seb’, je n’écoutais rien sauf sa musique à lui. Sinon je risque d’être embarquée ailleurs. En ce moment, je découvre Kendrick Lamar, je suis… Ohlala ! Je découvre aussi Frank Ocean, je suis toujours à la traîne. Maintenant, j’ai de nouveau un appétit que je n’avais pas hier quand j’étais encore dans l’album. Dans la musique, il faut éviter d’être influençable. Il faut savoir se positionner.
Sur « Les Oxalis », on a le sentiment d’une filiation revendiquée avec votre père dans la voix, dans les textes…
C’est vrai ? Je me disais que si je parlais sur ce morceau j’avais le sentiment d’imiter un peu mon père. Je demandais à Sebastian quelle était là juste mesure. C’est compliqué pour moi car si je chante aiguë je ressemble à ma mère, si je me mets à parler je ressemble à mon père. Je cherche à savoir où je dois me situer. Si on entend mon père et que j’amène quelque chose ça vaut le coup ; si ce n’est qu’une pâle copie, ça ne vaut pas le coup. J’entends des chanteurs qui chantent comme mon père… J’en entends beaucoup (rires). Très souvent ce sont des pâles copies, ça ne me plaît pas. Je ne sais pas si j’ai plus de légitimé parce que je suis sa fille, je ne crois pas.
« Les Oxalis », je le savais en le faisant que je jouais ce jeu et je l’ai assumé.
Votre mère a eu un rôle d’accélérateur à plusieurs étapes clés de votre carrière : le cinéma, la scène.
Ma mère est la personne la plus encourageante, elle est le meilleur public. Elle trouve que je vaux le coup. Je ne la crois pas toujours car elle sait où j’ai des doutes. Pour le cinéma, elle a compris que c’était ce que je voulais faire avant moi. J’étais très inconsciente à 12 ans, je ne pouvais pas me rendre compte. On faisait des petits films de famille où on jouait des rôles et elle a vu. Je suivais sa trace car ils écrivaient des scénarios dans sa famille quand elle était petite. Sa mère était actrice, ses grands-parents aussi… Le jour où mon père a voulu que je fasse « Lemon Incest », je sais qu’ils se sont parlés. Ma mère a hésité. Elle s’est demandée si c’était dangereux pour moi. Je crois qu’elle a croisé Catherine Deneuve qui lui a dit : « Si elle fait de la musique avec son père, ça serait bien qu’elle fasse autre chose juste pour elle. » À ce moment-là s’est présenté le casting de Paroles Et Musique et ma mère m’a juste laissé un papier : « Si ça t’intéresse, il y a un casting à telle rue, telle heure. » Je me suis pointée très innocente.
Vous pensez quoi de vous en tant que chanteuse ?
Je chante mal. Je n’ai pas de voix. Sur tous mes albums, je ne peux pas m’empêcher de lire les commentaires iTunes des auditeurs… Il y en a des sanglants. Je ne le vis pas bien. Je ne sais pas me protéger de ça. Évidemment que c’est de la torture mais il y a une curiosité. Quand on voit les petites étoiles, on se demande ce que les gens pensent. Et on oublie toutes les remarques positives pour se concentrer sur les négatives. Le truc c’est que les critiques ont toujours un peu raison. Elles font mal car elles touchent à quelque chose de sensible. « Elle ne serait jamais là si elle n’avait pas eu ses parents. » C’est vrai (rires).
Ce genre de critiques vous font encore mal aujourd’hui ?
Je m’y suis faite mais ça m’affecte quand même oui. Je me dis : « Putain, je n’ai toujours pas fait mes preuves à 46 ans. » Bien sûr que je ne peux pas convaincre tout le monde. Je ne suis pas une chanteuse r’n’b, je n’ai pas une voix démente. Mon père me disait tout le temps : « Quand on n’a pas de voix, il ne faut pas la travailler car il faut préserver cette fêlure. » J’ai l’impression qu’en opposition avec votre père vous êtes une bonne élève. Très bonne élève. J’adore. J’ai toujours aimé l’école et les professeurs. J’essaie de renouer avec des premières fois où je suis novice. J’aime bien saisir la chance des débutants car la deuxième fois on se casse la gueule en général. J’adore le fait d’apprendre continuellement donc je m’achète des manuels (rires).
Comment s’est déroulée cette rencontre ?
On s’est rencontrés chez moi, c’était un peu spécial car il était très saoul. Ça m’a amusée. J’avais une liste de bandes originales qui m’inspiraient avec beaucoup de films d’horreur aux ambiances étouffantes et sourdes puis d’autres plus lyriques comme Le Mépris. Je pense que ça lui a vachement plu mais notre première entrevue était un peu bancale.
On a mis du temps à se revoir et quand on y arrivait, on ne se mettait pas au travail. À chaque fois c’était hyper agréable, il est drôle comme tout. Il m’a envoyé des maquettes géniales qui répondaient exactement à ce que j’espérais donc je voulais vraiment m’accrocher à ce désir de travailler ensemble. Mais lui disparaissait, il était dur à cerner.
Puis il m’est arrivé ce qui m’est arrivé, j’ai perdu ma sœur (Kate Barry). Tous les projets se sont arrêtés, il n’était plus question de travail. Sauf que Guy-Man (Guy-Manuel de Homem-Christo, moitié de Daft Punk) m’a contactée très peu de temps après sa mort. J’avais demandé à travailler avec eux et ils étaient occupés sur mille choses, il m’a dit : « Thomas (Bangalter, autre moitié du groupe) je ne sais pas mais j’ai une boucle à te proposer. » On est allés en studio et il m’a fait écouter ce truc très étrange mais j’avais vachement envie d’essayer. On a mis au point un texte très simple. À ce moment-là, j’étais à l’ouest. Du coup, les mots sont hyper naïfs mais ça me correspondait sur le moment. Ce projet a abouti immédiatement, il a mixé le morceau la semaine d’après. J’avais un titre, « Rest ».
Quelques mois plus tard, j’ai décidé de partir à New York. C’était vraiment une échappatoire, je n’arrivais pas à rester à Paris. J’avais trop de souvenirs, je ne surmontais pas ça du tout. Toute mon enfance m’est revenue car ma sœur c’est aussi mon père. À New York, j’étais dans un deuil mais moins réel. Une fois que je m’y suis installée avec ma famille, j’ai appelé Sebastian et il est venu. C’était le moment, ça a démarré. C’était il y a trois ans.
J’ai vu une interview de Patrick Sabatier avec votre père et vous…
Ah ouais (elle explose de rire et tape dans ses mains).
Vous êtes à la fois d’une complicité touchante face aux pitreries de votre père et cassante
avec l’animateur.
En général, il était plutôt bien imbibé lors des émissions télé. Donc je savais ce qui allait se passer, j’anticipais les provocations et j’aimais bien en être spectatrice. Je trouvais ça rigolo. D’un autre côté, je n’avais pas envie de jouer le jeu. Je me forçais à venir. Je n’arrivais pas à analyser les raisons qui obligeaient une actrice à aller sur un plateau télé. Ça n’avait pas de sens, je n’avais pas pigé. Mon père ne saisissait vraiment pas pourquoi je n’avais pas de plaisir à être sur une couverture de journal. Il ne comprenait pas de quel bois j’étais faite. Mais il avait aussi le trac lors des émissions de télévision.
Pourquoi avez-vous mis autant de temps pour ce nouvel album ?
D’abord je suis très lente, il faut le savoir. Les films aboutissent car ce n’est pas moi qui les réalise. Dès que ça devient mon projet, c’est un peu plus long. Je suis partie en tournée avec Connan Mockasin ce qui a retardé un peu plus un nouveau projet. Puis Connan m’a conseillé de me mettre à l’écriture en étant convaincu que je pouvais le faire. Une étape sous forme d’exercice où il proposait de se mettre à la guitare pendant que j’écrivais. C’est comme ça que j’ai compris que j’allais avoir du plaisir à écrire. Je suis restée avec cette petite démo mais il fallait que le projet soit plus abouti pour que ça prenne forme. Après, j’ai compris que je voulais travailler avec Sebastian (Sebastian Akchoté, producteur et artiste connu sous le pseudonyme de SebastiAn). Je voulais cette tonalité musicale, je voulais de l’électronique, je voulais quelque chose très à l’opposé de mon image. Je suis attirée par des choses un peu violentes et je retrouvais ça dans son travail. Du coup, j’ai demandé à le rencontrer.
Comment vous appréhendez ces séquences de promotion devant les médias ?
En fait, je n’y pense pas à l’avance. Si je l’appréhende trop, je ne veux pas la faire. Après, elles sont toujours différentes selon les journalistes. Je ne suis toujours pas très à l’aise en télévision. Tout ce qui va être figé m’angoisse un peu. Globalement, je n’aime pas faire la promo, je préfère rester chez moi. Ce qui m’aide, c’est la spontanéité. Je sais que dans les shows à l’américaine tout est très cadré, je ne sais pas faire ça. Ça m’ennuie tout de suite. Je ne veux pas répéter la même chose.
C’est un exercice que vous avez connu très jeune et au départ vous y étiez extrêmement fermée.
Au début, je voyais le mal partout. Mes parents se sont séparés quand j’avais 9 ans… D’un seul coup, on est passé de la famille parfaite qui faisait ses dimanches pour Paris Match, aux paparazzis qui nous suivent partout pour essayer de chopper une image de ma mère triste ou de mon père qui pleure. C’est devenu plus très rigolo.
Après ma mère a compris que pour se protéger, il fallait arrêter de parler de sa vie privée. De l’autre côté, j’avais mon père qui disait tout car il adorait tout partager. C’était son vrai plaisir dans la vie : voir s’il allait être dans un journal, voir que des jeunes connaissaient ses musiques… Que des enfants reprennent ses chansons alors qu’il avait le double de leur âge, ça l’enthousiasmait. Il était tellement charmant dans son côté absolument pas blazé. Ma mère avait aussi ce plaisir mais elle refaisait sa vie donc elle protégeait sa famille avant tout. Elle attaquait un journal dès qu’il y avait des photos ou dès que la presse racontait quelque chose de travers. Quand j’ai fait des interviews, j’ai compris que j’avais les deux options. J’ai travaillé à 12 ans mais je n’ai pas tout de suite répondu aux questions. J’ai commencé avec L’Effrontée à 14 ans où on me l’avait demandé. J’avais l’impression d’être dans une jungle : on me maquillait, je détestais tout ce qu’on pouvait me mettre sur le dos, il fallait prendre des photos… J’étais tellement mal à l’aise.
Je me suis embarquée dans un exercice tellement malheureux, je le faisais à contrecœur. Je figeais les journalistes car je jouais tellement pas le jeu que je ne répondais à rien. J’étais muette.
Longtemps face aux micros des journalistes qui l’interrogeaient, la voix de Charlotte Gainsbourg se déployait sur un fil à peine audible, ses yeux roulaient systématiquement vers le bout de ses chaussures. En fait, l’artiste en impose. D’abord actrice à la filmographie pointue où se rencontre Jacques Doillon, Alejandro González Iñárritu, Lars von Trier et tellement d’autres ; Charlotte Gainsbourg se démarque ensuite par une sensibilité créative plurielle. Photographe, réalisatrice, dessinatrice, chanteuse… Rest, son cinquième album après plus de six années de mutisme intrigue. Son filet de voix se meut cette fois sous l’impulsion musicale de SebastiAn. Ce projet intime, elle le signe avec fierté en prolongeant les travaux d’auteur d’un nom déjà célèbre : Gainsbourg. Enfant d’un couple iconique entre Serge Gainsbourg et Jane Birkin, Charlotte est sous le feu des projecteurs depuis ses douze ans. Du coup, chacune de ses séquences de promotion se transforme en une prise de pouls intrusive de celle que tout un pays a vu grandir. Rendez-vous dominical dans le VII arrondissement parisien autour d’un thé fumé pour faire le point sur le nouveau tournant de la vie artistique de Charlotte Gainsbourg.
« Dans l’écriture, ça m’amusait d’être un peu crue. »
Charlotte Gainsbourg,
La Timide Agressive
