Quand on le rencontre sur la pelouse d’un petit stade de région parisienne il est accompagné de son papa. On sait désormais de qui le milieu argentin du PSG tient ses yeux bleus et sa douceur. De son padre Juan, qui nous donne une bise amicale et bienveillante à notre arrivée. Celui qui s’est peu exprimé dans les médias cache derrière sa timidité une politesse raffinée. En retrait mais pas à l’écart, silencieux mais pas réservé, Giovani Lo Celso est en réalité comme sur le terrain : un homme qui ne fait pas de vague mais qui ne rate jamais l’heure des marées. Preuve en est, ses derniers buts remarqués qui le propulse en sauveur face aux Girondins de Bordeaux. « Et mais c’est Lo Celso du PSG ! » Face aux gamins entassés dans les vestiaires du petit stade à l’ouest de Paris, Giovani semble presque avoir peur de déranger. Une gêne gracieuse qu’il gardera durant notre entretien. Une dizaine de photo de groupe plus tard avec les apprentis footballeurs du jour et l’Argentin se livre sur un banc de vestiaire.
Il est la star des deux derniers matchs parisiens et pourtant Giovani Lo Celso est loin d’avoir la grosse tête.
A Paris tu évolues en sentinelle au milieu de terrain mais à quel poste préfères-tu jouer ?
Cette année j’ai évolué dans plusieurs positions. En Argentine j’avais l’habitude de jouer dans un rôle qui ne s’utilise plus beaucoup en Europe (un meneur de jeu, numéro 10 qu’on pourrait dire à l’ancienne). Ici j’ai évolué en tant que milieu relayeur ou même en milieu plus défensif. La vérité c’est que je suis heureux d’être sur le terrain qu’importe la position, je dirais que je me sens plus à l’aise en milieu relayeur, cela correspond plus à mes caractéristiques, je peux être plus proche de la surface adversaire et être à la conclusion d’actions offensives mais je me sens à l’aise dans d’autres positions aussi.
Avant d’arriver à Paris tu jouais à Rosario, un club d’Argentine. Les codes sont-ils différents entre le football ici et où tu jouais avant ?
Le football ici est diffèrent de celui en Argentine. En Argentine le niveau est beaucoup homogène, plus physique aussi, ça court plus. Ici je dirais qu’il y a plus de joueurs qui font des différences individuelles et sur lesquels il faut s’appuyer. Au final malgré les petites différences cela reste du football et c’est tout de même assez similaire, ce qui m’a aussi permis de m’adapter.
Est-ce que tu retrouves une identité argentine au sein du groupe ? Et cela a-t-il déteint sur le jeu du PSG ?
Oui, entre Argentins on s’entend très bien, ils m’ont très bien accueilli. En général nous avons un très bon groupe et cela se voit sur le terrain. On dit que les grandes équipes viennent de grands groupes et Paris se base sur cette solidarité. Il y a beaucoup de coéquipiers avec lesquels je suis très proche et je pense que ça se reflète lorsqu’on joue ensemble. La cohésion dans un groupe, pour moi, c’est le plus important.
Tu viens tout juste de fêter tes 22 ans. Quel regard portes-tu sur ta précédente année ?
Un bilan très positif, je vis de nouvelles choses ici à Paris et m’adapte de plus en plus et m’habitue à cette ville. Je profite du moment et je suis vraiment très heureux ici. Comme chaque personne qui atteint ses objectifs, on recherche quelque chose en plus et je rêve donc de beaucoup d’autres choses que j’espère pouvoir atteindre.
On te sait discret, timide, quel a été ton plus gros challenge en arrivant en France ?
Je suis arrivé à Paris très jeune, mes premiers pas en Europe. Au début, j’avais beaucoup d’incertitudes, je ne savais pas sur qui j’allais rencontrer. J’ai essayé de bien me préparer mentalement et mon adaptation c’est même mieux passé que ce que je pensais. Je ne pensais pas me sentir à l’aise aussi rapidement.
En Argentine j’avais l’habitude de jouer dans
un rôle qui ne s’utilise plus beaucoup en Europe
Paris est ma maison...je m’y sens très bien c’est une ville magnifique on ne peut pas le nier !
Sur qui peux-tu t’appuyer dans le vestiaire
du PSG ?
Comme je le disais dès mon arrivée j’ai été très bien accueilli par mes partenaires. Je m’entends avec tout le monde, c’est dur de choisir. Je connaissais déjà Angel Di Maria avant de venir, nous venons de la même ville et il m’a beaucoup aidé et accompagné et je lui en suis très reconnaissant tout comme Javier Pastore qui est aussi argentin. Je n’oublie pas aussi les autres compères sud-américains et tous les autres coéquipiers.
Les brésiliens se sont mis au rap français est ce qu’ils t’ont contaminé ?
Un peu, oui. On en écoute beaucoup dans le vestiaire, les joueurs français en mettent beaucoup, je m’y suis habitué et pour nous ou pour les brésiliens, on commence à s’en imprégner du fait d’en écouter tous les jours.
As-tu réussi à faire de Paris ta maison maintenant ?
Oui, Paris est ma maison, c’est ici que je vis dans cette période de ma vie, je m’y sens très bien c’est une ville magnifique on ne peut pas le nier ! A Paris je vais souvent dans les mêmes endroits, des restaurants italiens, argentins. J’aime bien prendre un maté à la Tour Eiffel ou faire un tour sur les Champs Elysées. Il y a pleins d’endroits superbes et j’essaie d’en profiter lors de mon temps libre.
Est-ce que tu guéris le mal du pays par la
cuisine alors ?
C’est clair qu’en mangeant italien ou argentin, on se sent comme à la maison. La cuisine française est aussi très bonne mais c’est vrai que manger italien ou argentin me fait me sentir plus proche de mon pays et de ce que je mangeais en étant la bas.
Que retiens-tu au PSG sous l’ère Emeri ?
Emery est l’entraineur que j’ai connu à Paris, j’ai énormément appris de lui et de son staff technique. De mes coéquipiers aussi. J’ai essayé d’assimiler au plus vite son projet de jeu pour pouvoir être sur le terrain. Il aime avoir le ballon et j’aime ça donc j’essaie de profiter de chaque moment en entrainement.
Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la
suite alors ?
C’est l’année de la coupe du monde, c’est le rêve de tout joueur de pouvoir représenter son pays dans une coupe du monde. La compétition arrive bientôt donc il faut que je donne le meilleur de moi-même dans mon club pour pouvoir accomplir ce rêve. Ça c’est pour le souhait individuel mais au niveau collectif il nous reste 2 compétitions à jouer et c’est important de tout faire pour les remporter.
