Contrairement à la perception du public, les inégalités de richesse au Canada se sont légèrement atténuées avec le temps. Entre 2005 et 2019, les parts de la richesse détenues par les tranches de 1 % et de 10 % des plus fortunés ont diminué. Les ménages moyennement et peu fortunés ont gagné un peu de terrain.
Les valeurs des biens immobiliers n’ont pas contribué à accentuer les inégalités dans la répartition de la richesse. En fait, la hausse du nombre de propriétaires parmi les ménages canadiens les moins fortunés a contré cette tendance. De plus, les Canadiens âgés de 25 à 34 ans, soit le groupe démographique qui, selon l’opinion publique, serait exclu du marché en raison des prix, ont le plus contribué à la croissance du taux d’accession à la propriété parmi les ménages de la tranche inférieure de 30 % pour la valeur nette.
Si l’on creuse davantage, la situation devient toutefois plus complexe. Ces jeunes ménages ont des revenus supérieurs à ceux de la moyenne des ménages peu fortunés et bénéficient en grand nombre de transferts de patrimoine familial. Malgré ces avantages, la détérioration de l’abordabilité entraîne un endettement plus élevé. C’est la raison pour laquelle ces ménages sont relégués à la catégorie des ménages peu fortunés.
L’abordabilité ayant atteint ses pires niveaux depuis des décennies, la génération actuelle des gens qui désirent acheter une propriété connait le même sort, soit celui de ne pas pouvoir profiter de la richesse immobilière. Les ménages qui, au départ, n’ont pas un revenu élevé ou ne bénéficient pas d’un transfert de patrimoine intergénérationnel se heurtent à un obstacle de taille pour accéder à la propriété.
Les inégalités de richesse au Canada n’opposent pas simplement les riches et les pauvres; elles opposent les propriétaires et les non-propriétaires. La valeur nette moyenne des propriétaires nés entre 1955 et 1964 s’élève maintenant à plus de 1,4 million de dollars, soit 6,3 fois celle des non-propriétaires.
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